Il était une fois
Sur la rue Saint-Jean
Une demoiselle qui portait une robe à fleurs

Bonjour, excusez-moi
Je n'peux faire autrement
Que vous demander qu'est-ce que vous faites à vingt heures ?

Je fais de la philosophie
Ce soir à la librairie
Et prendrai un bain de minuit
Dans la fontaine de Tourny

Comme elles sont belles les poétesses tourmentées
Du quartier Saint-Jean-Baptiste
Que cherchent-elles sinon que la vérité ?
Un peu d’amour et des feux d’artifice
Comme elles sont belles les poétesses tourmentées
Du quartier Saint-Jean-Baptiste
En voilà une qui entre dans un café
Je ferai sourire son visage triste

Par un matin pluvieux
Dans le gris de septembre
Un soleil gravissait les escaliers du Faubourg

Je me fis bavasseux
Sans qu'elle ne le demande
Tonnerre ! Que faites-vous dans les alentours ?

J'étudie au Conservatoire
Travaille dans une galerie d'art
Et purge ma peine au Fou Bar
Assise toute seule au comptoir

Comme elles sont belles les poétesses tourmentées
Du quartier Saint-Jean-Baptiste
Que cherchent-elles sinon que la vérité ?
Un peu d’amour et des feux d’artifice
Comme elles sont belles les poétesses tourmentées
Du quartier Saint-Jean-Baptiste
En voilà une qui gribouille sur un papier
Je ferai sourire son visage triste

Au lendemain d'une tempête
Sur la draperie blanche
Qui gardait bien au chaud les dormeurs du cimetière

Je vis par ma fenêtre
Se dessiner un ange
Que j'invitai chez moi pour prendre un verre

Vos simagrées sont inutiles
Je veux seulement qu'on m’laisse tranquille
Mon coeur s'est fait briser en mille
Par un skateur de la Basse-Ville

Comme elles sont belles les poétesses tourmentées
Du quartier Saint-Jean-Baptiste
Que cherchent-elles sinon que la vérité ?
Un peu d’amour et des feux d’artifice
Comme elles sont belles les poétesses tourmentées
Du quartier Saint-Jean-Baptiste
En voilà une qui glisse sur la chaussée
Je ferai sourire son visage triste

Puis un vingt-quatre juin
Alors que sur un banc
Je juxtaposais mon pauvre sort à cette mélodie

Une fille aux cheveux bruns
Vêtue de bleu et blanc
Fit de même en criant à ses amies

Que le bon Dieu me l'interdise !
Comme j'aime lorsqu'un homme me courtise
Oh ! Je lui ferai plus que la bise
À même le parvis de l'église

Comme elles sont belles les poétesses tourmentées
Du quartier Saint-Jean-Baptiste
Que cherchent-elles sinon que la vérité ?
Un peu d’amour et quelques fleurs de lys
Comme elles sont belles les poétesses tourmentées
Du quartier Saint-Jean-Baptiste
En voilà une, pourquoi, je n’puis deviner
Mais elle fit sourire mon visage triste